Entretenir ses skis est primordial si on veut toujours skier avec plaisir et sécurité (c’est à dire avoir une bonne glisse et des carres qui accrochent dans toutes les conditions de neiges). Mais c’est également important pour faire durer son matériel dans le temps. Voyons donc comment bien entretenir ses skis…
Au départ, il faut commencer par nettoyer la semelle du ski. En effet, les semelles de skis sont mises à rude épreuve avec les cailloux, poussières, goudrons et restes de fart. Il est donc essentiel de débarrasser votre planche de ces impuretés avant de la farter, sous peine qu’elles restent incrustées dans la semelle.
Pour nettoyer votre semelle, vous allez utiliser un défarteur, qui est un dégraissant et un diluant très puissant, et qui s’applique sur toute la semelle en frottant avec un chiffon.
Ensuite, suivant l’état de votre semelle, vous aurez deux solutions :
• si celle-ci a peu de trous, un rebouchage simple au pistolet à naltene suffira. Vous rebouchez alors trou par trou, en éliminant le surplus de matière avec un rabot.
• si vous constatez que la semelle est très abîmée, alors vous devrez obligatoirement faire un surmoulage. Vous allez faire passer vos skis dans une machine (laser 40, 50, Basejet), ce qui va mettre une couche de naltene sur la semelle, et reboucher ainsi les petites rayures et les trous.
Le surmoulage a l’avantage de créer une réparation qui résistera mieux à d’autres chocs éventuels, par rapport à la méthode au pistolet. Cette opération se pratique généralement une fois, à la fin de chaque saison, pour commencer la saison suivante dans de bonnes conditions. Mais cela n’empêche pas qu’il faut surveiller régulièrement l’état de sa semelle pour intervenir en cas de besoin et éviter des réparations importantes.
Suite au surmoulage ou au rebouchage, il faut enlever la matière présente en trop sur la semelle et ce, de deux manières possibles :
– avec un ponçage : le ski est passé plusieurs fois sur une ponceuse, munie d’une bande abrasive, jusqu’à revenir au niveau de la semelle d’origine. C’est la méthode la plus utilisée mais assez critiquée, car elle rend la semelle du ski pelucheuse (à cause de l’abrasion) et diminue rapidement l’épaisseur de la carre et de la semelle. Elle creuse aussi la semelle et la rend concave, ce qui produit un effet de rail très gênant sur piste. Elle est employée généralement pour les skis d’entrée de gamme des parcs de location, mais jamais pour des skis haut de gamme et des skis clients.
– avec un meulage : on se sert d’une pierre, de la même manière que la ponceuse, mais elle a l’avantage de posséder un grain très fin (variable) et de ne pas attaquer les carres. Le rendu final a une qualité nettement supérieure au ponçage et sans trop diminuer la semelle et les carres.
Cette étape importante va déterminer la skiabilité du ski.
Si celui-ci est creux (concave), il sera impossible de skier normalement car le ski sera très dur à pivoter et à faire déraper dans la courbe.
S’il est bombé (convexe), le ski sera totalement instable à plat.
Pour une bonne mise à plat de la semelle, il faut ainsi utiliser la pierre (ayant une surface dure et plane) et procéder de la même façon que le surfaçage de la semelle, en faisant plusieurs passes du ski pour obtenir une planéité parfaite de la semelle.
Les semelles des skis sont toutes structurées et vous pouvez y apercevoir des microsillons gravés. Ceux-si servent à la glisse en favorisant l’écoulement de l’eau (en cas de neige chaude) ou l’échauffement (en cas de neige froide).
On peut ainsi modifier leur forme, leur profondeur et leur répartition suivant les conditions de neiges rencontrées.
La structuration de la semelle se réalise également à l’aide de la pierre, en passant le ski dans la machine où la pierre grave la structure désirée sur le ski.
Elle est très importante car un ski bien structuré glissera toujours, même s’il n’est pas farté régulièrement.
Une carre est munie de 2 côtés : côté champs et côté semelle. C’est l’usinage de ces deux côtés qu’on appelle affûtage.
Pour ce faire, il faut d’abord pratiquer le déversage des carres (mettre en retrait la carre côté semelle par rapport à celle-ci) puis comme pour la semelle, l’affûtage des carres se réalise de différentes manières :
• à la main : à l’aide de différents livres, équerres, cales, un affûtage très précis est réalisé avec une accroche indéfectible. Mais une épaisseur non négligeable de carre est enlevée, raccourcissant la durée de vie du ski.
• à la bande ponceuse : le ski est passée sur une machine, le long d’un guide, en mettant en contact la carre côté champs avec la bande en rotation. C’est l’affûtage le plus courant ; l’accroche est moyenne, tout comme la durée de vie de l’affûtage et une épaisseur importante de carre est aussi enlevée.
• à la céramique : c’est le meilleur des affûtages car il a le même rendu que le manuel (avec une accroche parfaite) et il use le moins les carres.
Il faut savoir que l’affûtage peut tenir une saison si les conditions de neige sont bonnes à normales, mais en cas de conditions difficiles (neige à canon), plusieurs affûtages dans la saison seront nécessaires.
Le fartage est la dernière étape de l’entretien d’un ski et s’effectue sur une semelle sèche, propre et à température ambiante. Il faut le faire fréquemment car une semelle mal fartée ne glisse pas et pivote mal, rendant le maniement du ski très fatigant. Une fois par semaine est idéale pour garder son matériel dans de bonnes conditions de glisse.
On peut farter de différentes manières :
– au fer, en faisant fondre le fart en gouttelettes sur la semelle avant de l’étaler sur l’ensemble de la surface.
– en crayonnant la semelle, avec un morceau de fart que l’on fera chauffer à l’aide d’un pad en liège.
– avec du fart liquide, qui se répartit sur la semelle uniformément.
Et quand vous avez terminé, il faut attendre que le fart imprègne la semelle et refroidisse (entre 30 minutes et une heure) et vous devrez racler le fart puis brosser rigoureusement avec une brosse nylon pour une bonne finition. Vos skis seront alors prêts à l’emploi !
A présent il faut s’équiper, jetez un oeil à la page Snowleader consacré à l’entretien des skis.
